

Les "Ambassadeurs Métiers Worldskills Occitanie", c’est un réseau de médaillés de différentes éditions de la compétition des Worldskills Occitanie (pour en savoir plus sur les Worldskills, rendez-vous ici), dédié à la promotion des métiers et de la compétition des Worldskills. Ces jeunes passionnés vous partagent leur vision de leur métier dans cette rubrique "Témoignages".
Thibault CAILLEAU est Médaille d’or Worldskills Occitanie et Médaille d’Excellence Worldskills France, 47ème édition.
Je ne me suis jamais posé la question de quel métier je voulais faire car c'était une évidence ; depuis petit que je voulais être cuisinier. Mon parcours a commencé par un Bac professionnel Cuisine dans un lycée hôtelier, et par la suite j’ai réalisé un BTS management en hôtellerie-restauration option cuisine. J’ai réalisé ma première expérience en cuisine lors de mon stage de 3ème dans un restaurant traditionnel, ce qui n'a fait que me conforter dans mon choix.
Les Worldskills sont tombés pour moi lors de ma première année de BTS. En première année BTS nous avons peu de pratique, donc en s'inscrivant au concours cela me permettait de garder une pratique régulière en cuisine grâce aux entraînements. Le concours m'a beaucoup appris sur le point technique grâce aux révisions et à la répétition des gestes techniques. Mais la compétition m’a aussi beaucoup appris sur le plan personnel, en découvrant et développant de nouvelles capacités comme la confiance en soi, la gestion du stress et la gestion de ses émotions.
Une journée type en restauration est très différente, en fonction du type de restauration, mais aussi en fonction de soi et du patron. Il est possible de travailler 39h en cuisine comme il est possible de travailler 70h en fonction du restaurant. Lors de ma dernière expérience par exemple, je faisais 8h30-15h30 et 17h30-23h, 4, jours et demi par semaine. En cuisine, il y a des tâches fréquentes, comme nettoyer les légumes lors de l'arrivage, mais sinon chaque jour est différent, même si l'objectif est toujours de réussir à réaliser toute sa mise en place avant le service pour qu'il se passe au mieux. La cuisine est un travail d'équipe, où chaque personne a son rôle à jouer ; cela pourrait s’apparenter à une famille. Nous n'avons pas de relation directe avec les clients, car notre lien se fait par le billet du serveur. Même si la cuisine est ouverte, les clients viennent rarement donner leur ressenti à la cuisine directement.
La première chose pour moi, même si ce n’est pas vraiment une qualité, est qu’il ne faut pas compter ses heures quand on débute, et parfois même après. Selon moi il faut être passionné, polyvalent, sociable, curieux et créatif.
En commençant le métier on m'avait dit qu'un cuisinier avait une vie social compliquée, qu'il travaillait quand les autres étaient en vacances ou en repos, mais aussi que la cuisine était un monde de macho, qu'il ne fallait pas avoir peur de recevoir des casseroles ou des réflexions. Je pense que c’était vrai avant, et que cela peut l’être encore un peu aujourd’hui dans certains restaurants, mais les mentalités ont bien changé. Les chefs ou employeurs ont compris que s'ils voulaient garder ou recruter du personnel, il fallait améliorer la qualité de vie au travail. Mais il y a aussi plein de types de restauration différents, comme la restauration traditionnelle, gastronomique, scolaire… Il y en a pour tous les goûts, avec à chaque fois des contraintes et avantages différents. Il suffit de trouver celui qui nous correspond le mieux.
Je dirais qu’il ne faut vraiment pas avoir peur de faire beaucoup d’heures, mais il ne faut pas se faire exploiter quand même, il y a un entre-deux à avoir. Après, pour savoir si ce métier te plait réellement il faut aller sur le terrain découvrir et vivre cette expérience en étant le plus curieux possible et en ne lâchant rien. Et si ta première expérience ne te plait pas mais que tu aimes toujours autant la cuisine, tu peux essayer un autre restaurant ou un autre type de restauration, car dans un restaurant il n’y a pas que la cuisine : il y a l’équipe, l’ambiance, le savoir-faire… et en fonction du type de restauration il n’y aura pas les mêmes horaires, pas la même mentalité, etc. Il ne faut pas s’arrêter à la première mauvaise expérience. La curiosité est importante quand on débute.